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Les raisons pour lesquelles les banques françaises abandonnent le Maroc [INTÉGRAL]

Les actions récentes des banques françaises au Maroc suscitent des questions sur les raisons de leur retrait progressif du marché financier africain, en particulier du marché marocain. La dernière annonce en date concerne la cession de Société Générale Marocaine des Banques (SGMB) et de La Marocaine Vie au groupe Saham pour la somme de 745 millions d’euros.

Cette opération fait suite à un mouvement observé ces dernières années, où les banques françaises se retirent progressivement de certains marchés africains. La Banque Centrale Populaire a par exemple repris les participations du groupe français Banque Populaire Caisse d’Epargne (BPCE) dans certains pays africains en 2019.

Plusieurs facteurs expliquent ce retrait des banques françaises, notamment l’intégration stratégique. Les marchés africains présentent des caractéristiques différentes de ceux en Europe, ce qui limite les possibilités de synergies pour les groupes bancaires français. De plus, les risques au bilan et les risques réglementaires compliquent la gestion des activités bancaires en Afrique pour ces institutions.

L’aversion au risque est également un facteur important. Les groupes français sont soumis à une réglementation européenne stricte en matière d’octroi de crédits, ce qui peut limiter leurs activités dans des marchés à forte croissance comme en Afrique. Les contraintes imposées par les régulateurs européens peuvent handicaper les banques françaises dans leur volonté d’étendre leurs activités sur le continent.

La stratégie de retrait observée chez Société Générale et d’autres groupes bancaires français en Afrique n’est pas nouvelle. Ces mouvements font partie d’une revue stratégique plus large visant à se recentrer sur des marchés clés et à optimiser la rentabilité des activités. D’autres cessions de filiales africaines pourraient suivre dans les mois à venir.

La situation de la BMCI (BNP Paribas), dernière banque marocaine aux mains des Français, suscite également des interrogations. Si le groupe BNP Paribas envisage de se désengager du Maroc, il devra trouver un repreneur avec une capacité financière solide pour prendre le relais. Holmarcom et Saham ont montré un intérêt croissant pour le secteur bancaire marocain, mais l’avenir réserve encore des incertitudes quant à l’évolution du marché.

En conclusion, le retrait des banques françaises du marché marocain et plus largement du marché africain s’explique par plusieurs facteurs, notamment l’intégration stratégique, les risques au bilan et l’aversion au risque imposée par la réglementation européenne. Ces mouvements pourraient ouvrir la voie à de nouveaux acteurs locaux et internationaux sur le marché financier africain, marquant ainsi un tournant dans le paysage bancaire de la région.

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