Après des pluies salvatrices qui ont touché plusieurs régions du Royaume, une hausse inhabituelle des températures a pris le pas pendant la première moitié du mois d’avril, au risque de malmener les espoirs des agriculteurs marocains. « Nous avons effectivement eu un épisode important de pluies, mais la canicule qui s’en est suivie était intense, en témoigne le grand nombre de paysages modifiés en un peu plus d’une semaine », commente Rachid Benali, président de la Confédération Marocaine de l’Agriculture et du Développement Rural (COMADER), évoquant un phénomène qui s’inscrit dans le cadre des impacts du changement climatique touchant la région de la Méditerranée occidentale de plein fouet. « Il y a quelques années, on pouvait par exemple essayer de s’adapter au décalage de la période des pluies d’une culture en modifiant les dates du début et de la fin du cycle agricole. Or, nous sommes aujourd’hui face à des fluctuations météorologiques très brusques qui sont souvent fatales pour les plantes dont la physiologie est calée sur des cycles habituellement réguliers », poursuit la même source.
Des cultures en interrogation
Concernant la production céréalière par exemple, le président de la COMADER estime que les zones de production situées au Nord de Casablanca ont enregistré une bonne croissance. « Pour le reste des régions, plus au Sud, les agriculteurs – qui cultivent les céréales, les légumineuses et les oléagineuses – constatent que la production ne sera pas au rendez-vous. A noter que même pour les zones qui ont bénéficié des pluies, la production n’est pas encore garantie, car il faudra encore attendre de voir comment la météorologie évoluera prochainement », explique Rachid Benali. Concernant les cultures printanières, notre interlocuteur évoque un impact positif pour « la majorité de l’arboriculture, sachant que les filières de l’olivier et des agrumes sont encore en point d’interrogation et restent tributaires d’une météorologie devenue imprévisible ». Les récentes pluies ont cependant impacté positivement le secteur de l’élevage, puisque le développement du couvert végétal permettra à un grand nombre d’éleveurs d’économiser les charges liées au fourrage et à l’alimentation du bétail.
Ajustement des cultures printanières
Dans un récent communiqué, la Direction Régionale de l’agriculture (DRA) de Rabat-Salé-Kénitra évoque un renforcement du programme des cultures printanières, « avec des projections de superficies importantes, à savoir 1.600 hectares pour les céréales de printemps, incluant le maïs grain, 19.580 hectares pour les légumineuses alimentaires, essentielles pour la sécurité alimentaire régionale, 19.300 hectares pour les cultures fourragères, principalement le maïs ensilage, 22.250 hectares pour les cultures oléagineuses, contribuant à la production d’huiles végétales et 11.000 hectares pour le maraîchage de printemps, composé principalement de l’oignon, de la tomate, de la courge et de la courgette ». Dans la zone fertile du Gharb, « un effort conséquent est déployé pour cultiver des légumes printaniers sur une superficie de 11.000 hectares », ajoute le communiqué, soulignant que « ces cultures maraîchères de printemps visent à répondre aux besoins locaux en produits frais, tout en contribuant à l’approvisionnement du marché national pendant la période estivale, offrant ainsi une double opportunité pour les agriculteurs et les consommateurs ».
Automne, hiver et printemps
« Les efforts des agriculteurs, soutenus par l’appui, l’accompagnement et une coordination étroite entre les différents services du département de l’Agriculture au niveau régional, ont permis de réaliser les programmes des cultures d’automne et d’hiver avec succès », estime par ailleurs la Direction évoquant une campagne agricole qui « témoigne de l’engagement et de la résilience des agriculteurs de la région de Rabat-Salé-Kénitra face aux défis climatiques et économiques ». D’autre part, la Direction Régionale de l’Agriculture (DRA) de Rabat-Salé-Kénitra n’a pas manqué de souligner que les précipitations enregistrées lors de l’actuelle campagne agricole ont également contribué à l’amélioration de l’état des cultures fourragères au niveau des zones irriguées et Bour. « Les ressources fourragères disponibles, notamment le maïs, le bersim et la luzerne, vont également contribuer à assurer une bonne performance de production du lait et des viandes rouges », rassure le communiqué.
Omar ASSIF
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