Une récente étude menée par 6 experts marocains et étrangers a révélé l’impact économique du tremblement de terre d’Al Haouz sur la région de Marrakech-Safi. Publiée sous le titre « Évaluation de l’impact économique du tremblement de terre d’Al Haouz : dommages et stratégie de reconstruction », cette étude souligne que l’activité économique dans la région a diminué de 1,3% l’année dernière, tandis que la province d’Al Haouz a représenté environ 10,2% du PIB régional.
Le séisme survenu le 8 septembre a été qualifié comme le plus violent au Maroc depuis plus d’un siècle, causant la mort de 3 000 personnes, blessant plus de 4 000 individus et endommageant près de 60 000 habitations. Malgré cette tragédie humaine, l’étude indique que les pertes économiques sont considérées comme modérées au niveau macroéconomique, démontrant la résilience de l’économie marocaine face à une catastrophe naturelle d’une telle ampleur.
C’est le Policy Center of the New South qui a réalisé cette étude, la première à estimer l’étendue des pertes engendrées par cette catastrophe naturelle. Même la Bank Al-Maghrib n’a pas publié de chiffres prévisionnels, se contentant de mentionner dans un communiqué que « le bilan du tremblement de terre d’Al Haouz est lourd en termes de pertes humaines, mais son impact sur l’économie est susceptible d’être faible ».
La province d’Al Haouz apparaît en tête de liste des régions les plus touchées, avec environ 53% de la perte économique totale, soit l’équivalent de 1,2 milliard de dirhams. Elle est suivie par la province de Taroudant avec des pertes estimées à 739 millions de dirhams, tandis que les provinces de Chichaoua, Marrakech, Ouarzazate et Azilal ont ensemble subi des pertes estimées à environ 305 millions de dirhams.
Cette étude a également examiné l’impact du programme de reconstruction et de réhabilitation des zones sinistrées par les catastrophes, pour lequel le Royaume a alloué 120 milliards de dirhams (représentant 8% du PIB). L’objectif de ce programme est de fournir une aide d’urgence aux familles, une assistance financière pour la reconstruction de logements endommagés, le rétablissement des infrastructures et le développement des zones affectées, ainsi que de stimuler l’activité économique dans les régions du Haut Atlas.
Selon les conclusions des experts, ce programme aura un impact positif faible sur la croissance nationale, avec une moyenne de 0,03 point de pourcentage sur la période 2024-2028. Cependant, les zones touchées devraient connaître une croissance significative, indépendamment du financement, qui pourrait davantage dépendre de la réorientation de l’investissement public que de l’endettement accru. Au total, le coût économique du tremblement de terre d’Al Haouz est estimé à environ 3 milliards de dirhams.