Le président américain Joe Biden a réitéré son opposition à une offensive terrestre à Rafah lors d’un appel téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Cette déclaration intervient alors qu’Israël a lancé une opération visant à évacuer des dizaines de milliers de familles palestiniennes de la ville de Rafah, située à la lisière sud de la bande de Gaza.
La Maison Blanche a clairement indiqué que Washington ne soutenait pas une offensive sans un plan crédible pour protéger les civils qui résident à Rafah, un gigantesque camp de réfugiés abritant 1,2 million de Palestiniens, selon l’ONU. Biden avait déjà déclaré à Netanyahu en avril qu’une invasion de Rafah serait une « erreur ».
L’appel téléphonique entre les deux dirigeants a également permis d’évoquer la question de l’aide humanitaire à Rafah. Netanyahu s’est engagé à veiller à ce que le point de passage de Kerem Shalom soit ouvert pour fournir de l’aide aux personnes dans le besoin.
La situation à Rafah reste tendue, malgré les efforts de médiation internationale. Des pourparlers de trêve se sont heurtés à l’intransigeance des deux camps, avec le Hamas réclamant un cessez-le-feu définitif et Israël promettant de détruire le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza.
Les États-Unis, principal fournisseur d’armes à Israël, ont prévenu qu’ils pourraient revoir leur politique à l’égard d’Israël si une offensive terrestre à Rafah venait à se poursuivre. Près de 90 parlementaires démocrates américains ont appelé à envisager d’interrompre les ventes d’armes à Israël si le gouvernement israélien ne changeait pas sa manière de mener la guerre contre le Hamas.
Dans ce contexte, le déjeuner entre Joe Biden et le roi Abdallah II de Jordanie revêt une importance particulière. La Jordanie, alliée clé des États-Unis au Moyen-Orient, est particulièrement sensible aux tensions dans la région. Le roi Abdallah et Biden discuteront probablement des pourparlers relatifs au cessez-le-feu et de la situation à Rafah.
En travaillant de concert avec les États-Unis, la Jordanie cherche à éviter d’être impliquée dans un éventuel conflit au Proche-Orient. La réunion entre Biden et le roi Abdallah se déroule à huis clos, témoignant de l’importance des discussions en cours pour parvenir à une résolution pacifique du conflit à Rafah.