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La « Salve de Ramadan » pour perpétuer la tradition ! Perpetuating Tradition with the « Ramadan Salve »


A quelques encablures de la prière d’Al-Maghrib de ce mois sacré de piété et de recueillement, une foule immense se bouscule l’esplanade de la corniche magnifique, donnant cher pour scruter de plus près la beauté de la scène, l’odeur de la poudre et le bruit de la détonation. Un patrimoine qui revêt depuis des siècles une symbolique particulière dans la tradition de la population jdidie.

L’opération, qui consiste en des tirs sonores à base de combustion de poudre à canon (baroud), est effectuée traditionnellement à partir de la corniche surplombant la « plage Deauville » de la ville d’El Jadida.

Audible à plusieurs km à la ronde, le son du canon était alors célébré de façon spontanée par les enfants.

«  Il s’agit de beaux souvenirs qui sont restés dans les mémoires de génération en génération et qui font partie des traditions familières du mois sacré de Ramadan », a souligné Fatima Idrissi, 77 ans, dans une déclaration à la MAP.

Selon le Dr Saïd El Mansour Charkaoui, professeur universitaire et chercheur jdidi, la «  salve de Ramadan à El Jadida »  est une tradition historique qui remonte à l’ère des Moujahidines qui avaient tiré des coups de canon pour célébrer la libération de la Fortaleza Mazagao.

«  C’est pour cette raison d’ailleurs que les coups de canon s’effectuaient de la « Breija », celle qui fait face au « Bremil », porte de l’Océan par laquelle les Portugais avaient quitté El Jadida, explique-t-il dans une déclaration similaire.

Rebondissant au même ordre d’idées, Said Bennani artiste jdidie, a pour sa part mentionné qu’au dessus du théâtre municipal Saïd Afifi, existe toujours une sirène (Zawaka), et c’est M. Gharbaoui, premier gardien de but du club de football à Mazagan et du DHJ, qui en assumait la charge pour l’annonce du Ramadan, la rupture du jeûne, la fin du Shour. Bref, les Jdidis réservent au mois sacré de Ramadan une place de choix dans leurs coutumes, a t-il conclu.
Présente également dans d’autres villes du Maroc, cette tradition a été préservée de génération en génération, malgré les évolutions enregistrées dans l’ensemble des domaines et les mutations ayant touché le mode de vie des populations de la région.

A noter également que les coups de canon sont tirés habituellement lors de certains événements religieux, à savoir la célébration de l’avènement du mois sacré de Ramadan, la Nuit du Destin de ce mois béni et l’annonce de la fin du mois de Ramadan.

La « Salve de Ramadan » est une ancienne tradition bien ancrée dans la culture musulmane marocaine. Chaque année, pendant le mois sacré de Ramadan, les habitants de nombreuses villes et villages du Maroc se réunissent pour célébrer cette tradition unique et symbolique.

La « Salve de Ramadan » est une forme de chant collectif qui se pratique généralement après la prière du Tarawih, qui est une prière spéciale effectuée pendant le mois de Ramadan. Les fidèles se rassemblent dans les mosquées ou sur les places publiques pour entonner des chants religieux en l’honneur du Prophète Mohammed et pour célébrer la spiritualité et la solidarité qui caractérisent ce mois béni.

Ces chants, appelés « Salve », sont généralement accompagnés de tambours et de tablas, créant ainsi une ambiance festive et chaleureuse. Les paroles des chants évoquent souvent la grandeur de Dieu, la piété, la gratitude et la fraternité entre les croyants.

La « Salve de Ramadan » est également une occasion pour les jeunes de perpétuer une tradition ancienne et de renforcer les liens communautaires. En participant à ces chants, ils apprennent à mieux comprendre et apprécier leur héritage culturel et religieux, tout en créant des souvenirs inoubliables avec leur famille et leurs amis.

Malheureusement, au fil des ans, cette tradition semble perdre en popularité, en particulier parmi les jeunes générations qui préfèrent parfois passer leur temps libre sur les réseaux sociaux ou devant la télévision. Il est donc important de sensibiliser davantage sur l’importance de préserver et de perpétuer la « Salve de Ramadan » pour maintenir vivante cette tradition culturelle et spirituelle unique.

Il est essentiel que les mosquées, les associations locales et les autorités encouragent et organisent des événements autour de la « Salve de Ramadan », en invitant les habitants à participer et à transmettre ce précieux héritage aux futures générations. De même, les familles devraient encourager leurs enfants à s’impliquer dans ces pratiques traditionnelles, en leur expliquant leur valeur et leur signification profonde.

En perpétuant la tradition de la « Salve de Ramadan », nous contribuons à préserver notre identité culturelle et religieuse, tout en renforçant notre sentiment d’appartenance à une communauté unie. C’est une pratique qui nous rapproche de Dieu et de nos proches, et qui nous rappelle l’importance de la spiritualité et de la solidarité dans nos vies.

En fin de compte, la « Salve de Ramadan » est bien plus qu’un simple chant traditionnel, c’est un héritage précieux et une manifestation de notre attachement à nos traditions et à notre foi. En la perpétuant, nous préservons notre identité et renforçons nos liens avec nos racines culturelles et religieuses.

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