Au terme d’un match aller intense et spectaculaire, parcouru de rebondissements et conclu sur un score nul (2-2), tout reste à faire dans cette confrontation entre Munichois et Londoniens, au coude à coude pour pouvoir défier Manchester City ou le Real Madrid en demies.
Evincé par Leverkusen en Bundesliga, le Bayern n’a plus que la Ligue des champions pour sauver sa saison. Or, le club six fois champion d’Europe n’a plus atteint le dernier carré depuis son ultime sacre, à Lisbonne contre le Paris SG, fin août 2020.
A l’époque, Jamal Musiala n’était encore que «Bambi», surnom hérité de son jeune âge.
L’attaquant né à Stuttgart, parti enfant vivre en Angleterre avec sa famille, a toujours fait étalage de sa précocité: dans l’équipe U18 de Chelsea à 15 ans, joueur du Bayern et capitaine des Espoirs anglais U17 (où il a joué avec les actuels Gunners, le gardien Aaron Ramsdale et l’attaquant Eddie Nketiah), international allemand à 18 ans.
Depuis, il a pris du volume dans le jeu des Bavarois, terminant la saison 2022/23 par un but à la 88e minute, à Cologne, permettant un onzième sacre consécutif de champion d’Allemagne, de quoi assurer son entrée dans la légende du club à seulement 20 ans.
Freiné en début de saison par une blessure, il a réalisé un gros mois de mars avec quatre buts et trois passes décisives en championnat, et deux passes décisives en sélection.
Dans le camp d’en face, Bukayo Saka n’a que 22 ans mais il a déjà emmagasiné une grande expérience, tant en Premier League (165 matches) qu’en équipe d’Angleterre (32 sélections).
Il ne lui manquait plus que l’étalon de la Ligue des champions pour se comparer aux plus grands du continent, ce qui est désormais le cas. Le Londonien d’origine n’avait en effet pas encore enfilé le maillot des pros au moment où Arsenal, son club formateur, avait disputé la C1 pour la dernière fois, en 2017.
C’est justement en raison de cette inexpérience que l’ancien international anglais Rio Ferdinand a refusé de l’étiqueter comme un «joueur de classe mondiale», en février dernier.
«Je pense que Saka a été incroyable», mais «il n’a pas fait (ses preuves) en Ligue des champions, si? Je parle des moments les plus délicats», a-t-il dit dans l’émission Vibe with FIVE, en référence aux matches couperet du printemps.
Le N.7 des «Gunners» n’a pas répondu à ces propos mais, depuis, il s’est mis en valeur avec des percussions constantes et des statistiques flatteuses, aussi.
Il a épuisé la défense de Porto et réussi son tir au but en huitièmes de finale retour (1-0, 4-2 t.a.b.), malgré l’énorme pression reposant sur ses épaules.
Contre le Bayern à l’aller, il a ouvert le score durant un premier quart d’heure où il a mis Alphonso Davies au supplice (averti dès la 9e minute et suspendu pour le retour). Et il a remporté son duel à distance avec Musiala, plus discret.
Avant la manche retour en Allemagne, Saka a été impliqué sur huit buts (quatre buts, quatre passes décisives) pour ses huit premiers matches dans la compétition reine du football européen. En cas de victoire, mercredi, l’international anglais se rapprocherait encore davantage de Wembley, le stade de la finale, avec lequel il a un compte à régler. Il y avait manqué son tir au but, en finale de l’Euro contre l’Italie (1-1, 3-3 t.a.b.) en 2021.
Musiala/Saka, duel de jeunes talents avec vue sur le dernier carré.