Dans une récente mise à jour, Xlinks First, la société pilote du projet de câble électrique sous-marin reliant le Maroc à la Grande-Bretagne, annonce des coûts de construction révisés à la hausse, ce qui pourrait également impacter le prix de l’électricité acheminée. Considéré d’« importance nationale » et intégré à la stratégie énergétique britannique, le projet Xlinks fait l’objet d’attention particulière tant pour ses implications économiques que pour ses promesses environnementales.
Selon les données communiquées ce 16 avril, le coût de construction du projet devrait grimper de 22 à 24 milliards de livres sterling (soit entre 27 et 30 milliards de dollars), dépassant ainsi les estimations initiales qui tablaient sur 20 milliards de livres sterling (environ 22 milliards de dollars). Cette augmentation substantielle est accompagnée d’une révision à la hausse de la fourchette de prix d’achat de l’électricité transportée par le câble, oscillant désormais entre 70 et 80 £ par mégawattheure (MWh), comparativement aux 48 £/MWh prévus auparavant.
Les raisons de cette inflation des coûts sont multiples, comme l’explique Xlinks First. D’une part, l’entreprise pointe du doigt les effets macroéconomiques mondiaux, représentant environ 60 % de cette augmentation. La chaîne d’approvisionnement subit ainsi une pression significative, résultant de divers facteurs tels que l’augmentation des coûts des matières premières, de l’énergie et de la demande croissante pour les énergies renouvelables. D’autre part, 40 % de cette révision des coûts est attribuée à des facteurs macroéconomiques directs, notamment les taux d’intérêt.
Cette annonce survient dans un contexte où le gouvernement britannique revoit à la hausse le prix maximum alloué aux projets d’énergies renouvelables dans le cadre du programme des Contrats de Différence (CdD). Ces ajustements visent à stimuler les investissements dans les énergies renouvelables au Royaume-Uni. En conséquence, les projets éoliens en mer voient leur prix d’achat maximal augmenter de 66 %, tandis que celui des projets éoliens en mer flottants croît de 52 %. Ces décisions gouvernementales influencent directement les prix proposés par Xlinks First.
Malgré ces défis financiers, la société affirme que l’impact de ces ajustements reste minime comparé aux changements macroéconomiques globaux. Elle s’engage à poursuivre l’optimisation du projet tout en soulignant que les estimations actuelles reposent sur des projections internes et que le prix final sera déterminé par le Department for Energy Security and Net Zero du Royaume-Uni.
Cette hausse des coûts de construction et de la tarification de l’électricité verte transporte par le projet de Xlinks First souligne les défis auxquels sont confrontés les projets d’énergies renouvelables dans un marché en constante évolution. Il sera intéressant de suivre l’évolution de ce projet et de voir comment les acteurs du secteur continueront à s’adapter aux nouvelles réalités économiques et politiques pour promouvoir la transition énergétique vers des sources plus durables et respectueuses de l’environnement.