Staffan de Mistura présente son bilan à António Guterres avant son briefing au Conseil de Sécurité
Depuis plusieurs mois, Staffan de Mistura a multiplié les rencontres avec des diplomates de divers pays, même ceux qui ne sont pas directement impliqués dans le conflit. Hier, à la veille de son briefing devant les membres du Conseil de Sécurité, l’émissaire de l’ONU a reçu le soi-disant représentant du Polisario aux Nations Unies, Mohammed Omar, qui s’autoproclame ambassadeur sans avoir le statut officiel.
Les discussions ont principalement porté sur les perspectives du processus de paix. Le représentant du Polisario a réaffirmé la position désuète du référendum d’autodétermination, une option que l’ONU a reconnue comme inapplicable depuis des années. Malgré cela, le Front Polisario et l’Algérie continuent de soutenir cette approche.
De Mistura a également rencontré le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour lui faire part du bilan des discussions menées avec les parties prenantes. Le diplomate italo-suédois a récemment effectué une tournée régionale qui l’a conduit en Mauritanie et au Maroc. Au cours de sa visite au Maroc, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a réaffirmé la position constante du Maroc qui exclut toute solution en dehors du cadre de la souveraineté marocaine et du plan d’autonomie, largement soutenu par la communauté internationale.
La tournée de De Mistura l’a également conduit en Russie, au Royaume-Uni et en Afrique du Sud. Sa visite en Afrique du Sud a été mal perçue du côté marocain. Malgré ses efforts pour relancer le processus des tables rondes, gelé depuis la démission de son prédécesseur en 2019, De Mistura n’a pas encore rencontré de succès. La récente résolution du Conseil de Sécurité a appelé à la relance de ce schéma, impliquant notamment l’Algérie et la Mauritanie, mais Alger refuse toujours de participer, estimant que le processus est obsolète sans proposer d’alternative.
En somme, la mission de Staffan de Mistura reste complexe et semée d’obstacles. Désireux de trouver une solution au conflit, il continue ses efforts de médiation malgré les réticences et les oppositions rencontrées sur sa route. Son récent briefing devant le Conseil de Sécurité permettra peut-être d’ouvrir de nouvelles perspectives pour le règlement de ce conflit qui perdure depuis trop longtemps.