La Ligue recommande au département de Mohammed Sekkouri de mettre en place un programme permanent de sensibilisation, d’information et de renforcement des capacités des travailleuses dès leur retour, et ce, jusqu’au début de la saison qui suivra. D’autant plus que l’actuelle saison est marquée par l’entrée en vigueur de la TIE (carte de séjour spécifique), offrant aux travailleuses saisonnières un contrat de travail fixe discontinu de 4 années renouvelables.
L’organisation des Droits des femmes a ainsi appelé à renforcer le dialogue car il s’agit d’un « outil essentiel pour soutenir les efforts visant à garantir des conditions de travail dignes et une vie décente pour les travailleuses agricoles saisonnières à l’étranger ».
Dans ce sens, le ministère de l’Inclusion Économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, a expliqué qu’à leur retour, l’ANAPEC (Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences) prévoit des mesures visant à faciliter leur intégration économique, notamment à travers le Programme WAFIRA.
Financé par l’Union Européenne, via le mécanisme de Facilité de partenariat pour la migration (MPF), ce programme permettra aux saisonnières de lancer des activités professionnelles qui contribueront à leur développement socio-économique, donnant ainsi un appui technique et financier à ces dernières.
Pour un travail décent
Bien que la Fédération des femmes considère la migration circulaire des travailleuses comme une opportunité d’emploi pour un grand nombre d’entre elles et de les aider à avoir un revenu, elle met en garde contre les déséquilibres et les formes de discrimination qui peuvent survenir en raison de leur origine rurale et de leur méconnaissance de la langue de communication avec le pays hôte.
Dans cette optique, l’organisation souligne que ses demandes et recommandations concernant cette catégorie de femmes sont basées sur les témoignages de certaines d’entre elles, ainsi que sur les dispositions des accords et textes internationaux en matière de travail décent et de dignité humaine. Selon le ministère, Younes Sekkouri, qui supervise cette opération, se rendra en Espagne dans les semaines à venir pour évaluer les conditions de travail des Marocaines dans le pays d’accueil, en collaboration avec les autorités espagnoles.
Elle insiste également sur le fait que leur situation nécessite une attention particulière afin de garantir leur cohabitation culturelle et sociale, tout en veillant à ce qu’elles ne retombent pas dans les affres de la pauvreté, de la fragilité et de la migration clandestine, après la fin de leur période de travail en Espagne.
L’organisation a ainsi appelé les autorités compétentes, en tête desquelles le ministère de l’Insertion économique, de l’Entrepreneuriat des Petites entreprises, de l’Emploi et des Compétences, à interagir positivement avec les recommandations des organisations civiles concernées par les questions des travailleuses saisonnières.
Elle a également exhorté le ministère de tutelle à mettre en place un mécanisme institutionnel permettant aux associations et aux organisations concernées par ce dossier d’obtenir des informations, des mises à jour et des urgences, de les échanger et de donner leur avis sur les conditions de travail et de vie des travailleuses agricoles.
Le Maroc est connu pour être l’un des principaux exportateurs de main-d’œuvre vers l’Espagne. Chaque année, des milliers de travailleuses marocaines traversent la Méditerranée en quête d’une meilleure vie pour elles-mêmes et leur famille. Cependant, une fois sur le sol espagnol, ces femmes peuvent souvent se retrouver isolées et vulnérables face à des défis tels que la discrimination, l’exploitation et les abus.
Il est de la responsabilité des gouvernements marocain et espagnol de prendre des mesures pour protéger et soutenir ces travailleuses, qui contribuent de manière significative à l’économie des deux pays. Il est crucial de renforcer les mécanismes de suivi et d’accompagnement des travailleuses marocaines en Espagne, afin de garantir leur sécurité et leur bien-être.
Tout d’abord, il est impératif de mettre en place des mécanismes de suivi efficaces dès l’arrivée des travailleuses au pays d’accueil. Cela pourrait se faire à travers un programme d’accueil et d’orientation, qui fournirait aux travailleuses des informations sur leurs droits, les services disponibles et les organisations à contacter en cas de besoin.
En outre, il est essentiel de renforcer la coopération entre les autorités marocaines et espagnoles pour garantir la protection des travailleuses marocaines. Cela pourrait se traduire par la mise en place d’un système de communication et de partage d’informations entre les deux pays, ainsi que par le renforcement des accords bilatéraux de protection des travailleurs migrants.
Enfin, il est nécessaire de sensibiliser davantage les travailleuses marocaines sur leurs droits et sur les voies de recours disponibles en cas d’abus ou d’exploitation. Des campagnes de sensibilisation et de formation pourraient être organisées à leur attention, afin de les informer sur les lois du travail en Espagne et sur les organismes de défense des droits des travailleurs.
En conclusion, il est temps d’agir pour consolider le suivi des travailleuses marocaines en Espagne. Il est de la responsabilité des gouvernements, des entreprises et de la société civile de travailler ensemble pour garantir la sécurité, le bien-être et la dignité de ces femmes courageuses qui contribuent à la prospérité des deux pays.