Les trois propriétés pour lesquelles des procédures d’expropriation avaient été engagées sont :
Un terrain nu appelé « Kabalia », d’une superficie de 619 mètres carrés.
Une résidence appelée « Zanzi », d’une superficie totale de 630 mètres carrés. Elle est constituée de deux étages en plus d’un rez-de-chaussée composé de bureaux.
Et une résidence appelée « Villa le Soleil Levant », d’une superficie de 491,00 mètres carrés, composée d’un étage et de multiples installations.
Le projet d’expropriation ne concerne nullement le siège de l’ambassade d’Algérie fermée depuis la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, décidée par le régime le 24 août 2021, à l’issue d’une réunion du Haut Conseil de Sécurité. Seules des propriétés, apparentant à l’Etat algérien, situées autour du siège du ministère marocain des Affaires étrangères, sont concernées.
Le projet de décret explique que l’expropriation des biens immobiliers est due à « l’utilité publique qui nécessite l’agrandissement des bâtiments administratifs au profit du ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger, dans la Commune de Rabat (…) ». Quatre propriétés appartenant à des sujets marocains sont, également, concernées par ce projet.
Comme le veulent les procédures d’usage, dans ce genre de situation, les personnes physiques ou morales concernées disposent de deux mois à compter de la publication du texte dans le Bulletin Officiel, pour exprimer leur opposition et observation.
D’autre part, l’expropriation est indemnisée. Ce qui ne constitue guère une spoliation comme l’a qualifié le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères diffusé le 17 mars. Un communiqué à l’accent guerrier et menaçant. « Le Gouvernement algérien répondra à ces provocations par tous les moyens qu’il jugera appropriés », lit-on en guise de conclusion d’un communiqué qui pervertit la réalité en faisant croire qu’il s’agit de la bâtisse de l’ambassade d’Algérie qu’il est question.
« L’Algérie considère qu’il y a là une violation inqualifiable du respect et du devoir de protection à l’égard des représentations diplomatiques d’Etats souverains que sanctuarisent tant le droit que la coutume internationale. Dans ce sens, le projet marocain qui s’inscrit en contravention avec les pratiques internationales civilisées déroge gravement aux obligations de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques qui lui imposent de respecter et de protéger les Ambassades sur son territoire quelles que soient les circonstances. » Le ton est, franchement, excessif pour un terrain nu et deux bâtisses inoccupées. Des propriétés nullement concernées par les accords de Vienne que cite le communiqué algérien. Et, si l’on veut aller plus loin dans l’histoire, le terrain de ces propriétés sont un don offert par feu le sultan Mohamed V au Front de Libération Nationale algérien durant la guerre d’indépendance de l’Algérie.
Quant au siège de l’ambassade d’Algérie qui fait l’objet de protection par les accords de Vienne, il est situé au luxueux quartier du Souissi, précisément au Boulevard Mohamed VI. Il a été construit au début des années 2000. Il est bien loin et c’est un véritable gâchis de voir cette somptueuse chancellerie fermée.
Les tensions entre l’Algérie et le Maroc se sont une fois de plus intensifiées ces derniers jours, faisant craindre une escalade des conflits entre les deux pays voisins. Les relations entre Alger et Rabat ont toujours été marquées par des rivalités et des différends politiques, mais la récente montée de la tension semble annoncer un retour à une période de crispations.
Les causes de ce regain de tension sont multiples, mais la question du Sahara occidental demeure au cœur des tensions entre les deux pays. L’Algérie soutient ardemment le mouvement indépendantiste du Front Polisario, qui revendique l’indépendance du territoire du Sahara occidental, tandis que le Maroc considère ce territoire comme faisant partie de son patrimoine national. Les récentes déclarations et actions des autorités des deux pays ont ravivé les anciennes querelles autour de cette question épineuse.
Dernièrement, l’Algérie a accusé le Maroc d’ingérence dans ses affaires intérieures en soutenant des mouvements séparatistes dans la région du Rif, au nord du Maroc. De son côté, le Maroc a reproché à l’Algérie d’accueillir sur son territoire des membres du mouvement indépendantiste du Polisario et de fermer sa frontière avec le Maroc, entravant ainsi les échanges économiques entre les deux pays.
Cette escalade de la tension entre Alger et Rabat suscite des inquiétudes quant à une possible dégradation des relations entre les deux pays et à un retentissement sur la stabilité de la région. Les deux pays partagent une longue frontière terrestre et ont des liens historiques complexes, ce qui rend d’autant plus préoccupante la montée des rivalités entre eux.
Il est impératif que l’Algérie et le Maroc privilégient le dialogue et la diplomatie pour résoudre leurs différends et éviter une escalade qui pourrait être préjudiciable à la région dans son ensemble. Il est également indispensable que la communauté internationale intervienne pour encourager les deux pays à trouver des solutions pacifiques à leurs désaccords et à œuvrer en faveur de la stabilité régionale.
Espérons que les dirigeants algériens et marocains sauront faire preuve de discernement et de responsabilité pour apaiser les tensions et trouver des solutions mutuellement acceptables afin d’éviter tout dérapage qui pourrait avoir des conséquences désastreuses. Il est plus que jamais urgent que l’entente et la coopération prévalent entre Alger et Rabat pour le bien-être de leurs peuples et de la région dans son ensemble.