« Même si le Fonds Monétaire International insiste, je ne recommanderai le passage à la nouvelle phase du régime de change flexible que lorsque je serai convaincu que le tissu économique marocain est prêt », a déclaré M. Jouahri lors d’un point de presse tenu à l’issue de la première réunion du Conseil de BAM pour l’année 2024.
Et de préciser qu’il est essentiel que certains équilibres soient confirmés avant ce passage, notamment la soutenabilité budgétaire à moyen terme, un niveau adéquat de réserves de change, un système bancaire résilient et la capacité de la banque centrale à gérer à la fois les réserves de change et le ciblage de l’inflation.
M. Jouahri a, en outre, expliqué que « sur le plan technique, nous avons acquis une compréhension approfondie depuis 2018, avec un marché interbancaire qui fonctionne parfaitement. Cependant, nous avons souligné la nécessité de passer à une étape suivante, qui implique la formation des opérateurs, et c’est là où les difficultés se présentent ».
Le Wali a, dans ce sens, relevé que certains opérateurs ne sont pas encore prêts pour cette transition, en particulier les petites et moyennes entreprises ainsi que les entrepreneurs individuels.
Le Conseil de BAM a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 3%, tout en continuant de suivre de près l’évolution de la conjoncture économique et de l’inflation.
Il a aussi relevé que le taux de change effectif réel connaîtrait une appréciation de 1,3% en 2024 après celle de 0,8% en 2023. Le niveau d’inflation domestique inférieur à celui des pays partenaires et concurrents commerciaux devrait atténuer l’effet de l’appréciation prévue du taux de change effectif nominal, avant de connaître une quasi-stabilité en 2025.
Le tissu économique n’est pas prêt pour la nouvelle phase selon Jouahri
Le Maroc traverse actuellement une période de transition économique, marquée par des défis majeurs liés à la mondialisation et à l’évolution des marchés internationaux. Cependant, selon le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, le tissu économique du pays n’est pas encore prêt pour cette nouvelle phase.
Dans une récente déclaration, Jouahri a souligné que le Maroc doit relever plusieurs défis pour s’adapter aux changements économiques mondiaux et pour assurer sa compétitivité sur la scène internationale. Parmi ces défis, il a mis en avant la nécessité de moderniser les secteurs clés de l’économie marocaine, tels que l’agriculture, l’industrie et les services.
Le gouverneur de Bank Al-Maghrib a également appelé à une réforme en profondeur du système éducatif afin de former une main-d’œuvre qualifiée et capable de répondre aux besoins du marché du travail. Il a insisté sur l’importance de mettre en place des politiques publiques efficaces pour encourager l’innovation et l’entrepreneuriat, ainsi que pour améliorer le climat des affaires et l’attractivité du Maroc pour les investisseurs étrangers.
Selon Jouahri, le Maroc doit également faire face à des défis structurels tels que le chômage élevé, les inégalités sociales et territoriales, ainsi que la précarité de l’emploi. Il a souligné la nécessité de mettre en œuvre des réformes économiques et sociales pour lutter contre ces problèmes et pour promouvoir un développement inclusif et durable.
En conclusion, Abdellatif Jouahri a appelé les autorités marocaines, les acteurs économiques et la société civile à travailler ensemble pour relever ces défis et pour préparer le pays à la nouvelle phase économique qui s’annonce. Il a souligné l’importance de la coopération et de la coordination entre tous les acteurs pour garantir la prospérité et le développement du Maroc dans un contexte mondial en constante évolution.