« La réponse de l’occupant est absolument inacceptable, et aucun Palestinien ne peut accepter cette offre, particulièrement le fait qu’il refuse le retour des déplacés et souhaite maintenir l’occupation au sein de la bande de Gaza », a-t-il encore dit.
Samedi, rien n’avait filtré officiellement du côté israélien au sujet de ces négociations reprises cette semaine à Doha via les médiateurs américain, qatari et égyptien.
Dans une proposition transmise la semaine dernière aux médiateurs, le Hamas s’était dit prêt à une trêve de six semaines, avec des libérations d’otages kidnappés lors de son attaque du 7 octobre, en échange de prisonniers palestiniens.
Samedi, le responsable du mouvement islamiste palestinien interrogé par l’AFP a accusé Israël de vouloir « un cessez-le-feu temporaire, après quoi il pourra reprendre son agression contre notre peuple ». Le gouvernement israélien « refuse d’accepter un cessez-le feu complet, il refuse un retrait complet de ses forces de Gaza », a-t-il ajouté.
Les Israéliens refusent le retour « inconditionnel » des déplacés
Autre point de désaccord, Israël veut garder la gestion du secours et de l’aide humanitaire « sous son contrôle », ajoute ce responsable, et « demande que l’UNRWA (l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, NDLR) et les Nations unies ne reprennent pas leur travail, en particulier dans le nord de la bande de Gaza », dit-il.
Selon les médias israéliens, la délégation israélienne pour les de négociations d’une trêve a refusé le retrait des forces de l’armée israélienne de la Bande de Gaza et le retour « inconditionnel » des déplacés palestiniens dans leurs maisons au nord de la Bande de Gaza.
La chaîne israélienne privée Channel 12 a indiqué que la délégation israélienne chargée des négociations devait retourner en Israël samedi, expliquant que le retour des membres de la délégation israélienne en Israël pourrait indiquer un manque d’avancées dans les négociations.
Selon la chaîne, la délégation a proposé, lors des discussions qu’elle a eues à Doha, que, dans la première phase de l’accord d’échange, 40 prisonniers détenus israéliens soient libérés vivants.
Israël a proposé un retour limité à 2000 personnes déplacées par jour dans le nord de la Bande de Gaza, et ce, deux semaines après le début du cessez-le-feu.
La chaîne a également rapporté que la délégation israélienne, conduite par le chef du Mossad David Barnea, a rejeté la demande du Hamas de libérer 30 prisonniers condamnés à la prison à vie pour chaque femme soldat enlevée, et n’a offert que cinq prisonniers en échange de leur libération.
Selon Channel 12, dans le cadre des discussions qui se déroulent dans la capitale qatarie, Doha, Israël a exigé le retour des dépouilles de deux prisonniers capturés dans la Bande de Gaza en 2014, en échange de la libération des prisonniers palestiniens qui avaient été libérés dans le cadre de l’accord Shalit (en 2011) et qui avaient ensuite été de nouveau arrêtés.
70 otages tués par les bombardements israéliens
Israël détient au moins 9100 Palestiniens dans ses prisons, selon des sources palestiniennes officielles, tandis que le nombre de prisonniers israéliens détenus à Gaza est entouré de mystère, compte tenu du refus du Hamas de révéler un nombre exact et de la répartition des prisonniers dans plusieurs sites de la Bande de Gaza.
Alors que les médias israéliens évoquent un nombre de prisonniers détenus à Gaza compris entre 240 et 253, dont 3 libérés et 105 relâchés par le Hamas lors d’un échange de prisonniers en novembre 2023, le mouvement palestinien fait état de la mort de 70 autres prisonniers à la suite des bombardements israéliens.
Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza, depuis l’attaque transfrontalière menée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas.
Depuis lors, 32.142 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 74.412 autres ont été blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires de la Bande de Gaza.
Il semble que les protagonistes impliqués dans les négociations pour une trêve à Gaza soient confrontés à des divergences profondes qui compliquent la recherche d’un accord. Depuis plusieurs semaines, les tensions sont fortes entre Israël et le Hamas, le groupe armé palestinien qui contrôle la bande de Gaza.
Les tentatives de médiation de pays tiers, comme l’Égypte, la Turquie et le Qatar, ont été jusqu’ici infructueuses en raison des positions très éloignées des deux parties. Israël exige la cessation totale des tirs de roquettes en provenance de Gaza, ainsi que la fin des manifestations à la frontière entre les deux territoires. De son côté, le Hamas réclame la levée du blocus israélien sur Gaza et la fin des attaques aériennes de l’armée israélienne.
Ces demandes semblent difficiles à concilier, tant les intérêts des deux camps sont divergents. Israël craint pour sa sécurité et refuse de prendre le risque de voir Gaza se doter de moyens militaires supplémentaires. Le Hamas, de son côté, dénonce une situation Humanitaire désastreuse à Gaza et réclame la fin de l’occupation israélienne.
Les civils, pris en otage par ce conflit, subissent de lourdes conséquences, entre les bombardements israéliens et les tirs de roquettes du Hamas. L’aide humanitaire peine à arriver jusqu’à eux en raison du blocus israélien, et les conditions de vie à Gaza se détériorent de jour en jour.
Il est urgent que les protagonistes trouvent un terrain d’entente pour mettre un terme à cette escalade de violence. La médiation de la communauté internationale pourrait être une solution, en mobilisant l’ensemble des acteurs impliqués pour trouver un compromis acceptable pour tous.
En attendant, la population de Gaza continue de vivre dans la peur et l’incertitude, attendant avec anxiété une issue à ce conflit qui ne cesse de s’envenimer. Il est temps que les protagonistes fassent preuve de courage et de responsabilité pour parvenir à une trêve durable et permettre enfin aux habitants de Gaza de vivre en paix.