Hier lundi aussi, devant cette même justice de l’Etat de New York, Donald Trump devait fournir la garantie qu’il paiera près d’un demi-milliard de dollars d’amendes auquel il a été condamné au civil, avec ses fils Eric et Don Jr., pour fraudes financières au sein de leur empire immobilier Trump Organization dans les années 2010.
Au risque de voir leurs patrimoine immobilier et comptes bancaires saisis par la procureure générale locale Letitia James qui les a traînés en justice en octobre 2022 jusqu’à les faire condamner par le juge new-yorkais Arthur Engoron le 16 février.
Si Donald Trump n’apporte pas de caution couvrant au moins 454 millions de dollars d’amendes plus intérêts, «son image changera radicalement aux yeux de beaucoup de gens car il s’est toujours affiché en milliardaire qui a réussi», résume pour l’AFP Andrew Weissmann, ancien procureur fédéral et auteur d’un livre sur les inculpations de l’ex-président.
Sous pression, l’ancien locataire républicain de la Maison Blanche (2017-2021), qui rêve d’y retourner le 20 janvier 2025, a encore dénigré samedi, en lettres majuscules sur le réseau Truth Social, la procureure James et le juge Engoron, la traitant de «Totalement Incompétente Et Corrompu» et «qui s’en prend à Trump alors qu’il n’a fait absolument rien de mal».
Donald Trump tempête régulièrement contre un jugement civil «bidon» et une «exigence inconstitutionnelle de garantie» imposée par une procureure générale «raciste» et un juge «contrôlé par la clique des démocrates».
Letitia James est une magistrate afro-américaine, élue du Parti démocrate, et occupe une fonction et un rôle à la fois judiciaires et politiques.
Depuis des semaines, les avocats de Trump se disent dans l’incapacité de fournir cette caution censée suspendre, le temps d’un appel, le jugement de février qui interdit aussi à Trump père et fils de diriger leurs entreprises à New York pendant trois et deux ans.
Il a bénéficié aussi vendredi d’une bouffée d’oxygène financière avec un feu vert à l’entrée en Bourse de sa société de médias, Trump Media & Technology Group, qui pourrait lui rapporter des milliards de dollars et servir ainsi de caution.
Sinon, Donald Trump subira «une humiliation», juge Carl Tobias, professeur de droit de l’université de Richmond (Virginie, est).
Car il pourrait être forcé de «vendre ses biens immobiliers» ou se les faire «saisir» par la procureure James, comme la Trump Tower sur la 5e avenue et son immeuble de Wall Street, à Manhattan.
L’ancien président américain Donald Trump se retrouve une nouvelle fois confronté à la justice, cette fois-ci devant les tribunaux de New York. Deux échéances cruciales se profilent à l’horizon pour l’homme d’affaires controversé, qui fait face à plusieurs enquêtes et poursuites judiciaires.
La première échéance concerne l’enquête menée par le procureur de Manhattan, Cyrus Vance Jr., sur les finances de Trump et de son entreprise, la Trump Organization. Cette enquête, qui dure depuis plusieurs années, porte notamment sur des allégations de fraude fiscale et de manipulation de la valeur des actifs de l’entreprise. Les procureurs cherchent à déterminer si Trump a enfreint la loi en surestimant la valeur de ses propriétés pour obtenir des prêts avantageux et en sous-estimant leur valeur pour réduire ses impôts.
La seconde échéance concerne une enquête distincte menée par la procureure générale de l’État de New York, Letitia James, sur les pratiques commerciales de la Trump Organization. Cette enquête vise à déterminer si l’entreprise a violé les lois sur les finances et les assurances en surestimant la valeur de certains de ses actifs pour obtenir des avantages financiers et en trompant les autorités fiscales et les assureurs.
Ces deux enquêtes représentent une menace sérieuse pour Donald Trump, qui risque de voir son empire financier s’effondrer si des preuves de malversations sont découvertes. Les conséquences pourraient être importantes, notamment sur le plan financier et politique, alors que l’ancien président envisage de se présenter à nouveau aux élections présidentielles en 2024.
Trump a toujours nié toute malversation et a qualifié les enquêtes à son encontre de « chasse aux sorcières » motivée par des considérations politiques. Cependant, les preuves et les témoignages recueillis par les procureurs semblent accablants, ce qui laisse présager des suites judiciaires potentiellement graves pour l’ancien président.
Quelle que soit l’issue de ces enquêtes, une chose est certaine : Donald Trump est désormais confronté à une redoutable machine judiciaire qui ne semble pas prête à lui faire de cadeau. Les prochains mois seront donc cruciaux pour l’avenir de l’ancien président, qui pourrait bien voir sa carrière politique et ses affaires personnelles prendre un tournant décisif devant les tribunaux de New York.